Comparaison entre le nazisme et le communisme

Les deux symboles : la svastika (à gauche) et la faucille-marteau (à droite), ont été utilisés par des dictatures, mais étaient à l'origine des symboles essentiellement positifs : respectivement la vie, l'éternité, et l'alliance entre la paysannerie et les ouvriers.


Des comparaisons entre le nazisme et le communisme ont été effectuées par plusieurs historiens, philosophes politiques et intellectuels, du fait des similitudes techniques de la logistique totalitaire entre nazisme et stalinisme (quadrillage policier de la société, hiérarchie étatique dictatoriale étouffant l'expression de la base populaire, propagande omniprésente embrigadant la population, culte de la personnalité du chef de l'État, système répressif hypertrophié allant jusqu'aux massacres de masse dans ses actions, et réseau de camps de détention). Certains, comme l'Allemand Ernst Nolte, y voient deux systèmes qui s'articulent en action-réaction[L1 1]. Dans son livre Le Passé d'une illusion, François Furet note que nazisme et communisme partagent une même opposition envers la démocratie libérale et ce qu'ils nomment la « bourgeoisie capitaliste »[1],[2],[3]. Les deux idéologies se réclament du socialisme et utilisent son image l'une comme l'autre[4], les principaux pays communistes s'affichant « socialistes »[Note 1] et « nazisme » étant une abréviation de national-socialisme[Note 2]. Le Troisième Reich et l'URSS de Staline sont définis par la philosophe allemande Hannah Arendt comme des régimes « totalitaires » (Arendt compare le nazisme et le communisme en tant que régimes politiques, et non sur le plan idéologique), qualificatif également appliqué par les médias aux régimes de Mao Zedong, de Pol Pot ou de Kim Il-sung.

L'historien Alain Besançon[5] aborde également ce thème et, face au volume comparé des études, des publications, des documentaires et des fictions consacrées respectivement au nazisme et au communisme, qualifie d'« hypermnésie historique » la manière dont sont exposés les crimes des nazis et d'« amnésie historique » la manière dont sont exposés ceux des états communistes.

D'autres historiens, dont certains encouragent cependant la poursuite d'études comparatives entre le nazisme et le communisme, jugent que les différences entre les deux systèmes idéologiques et politiques l'emportent sur leurs similitudes. Ainsi selon l'historien britannique Ian Kershaw, « la comparaison […] demeure superficielle »[6], tandis que Nicolas Werth, coauteur du Livre noir du communisme, estime que « plus on compare le communisme et le nazisme, plus les différences sautent aux yeux », et que Marc Ferro, qui ne les estime « pas comparables », critique l’« obsession » comparatiste. Ces positions sont à rapprocher de la critique du concept de totalitarisme, rejeté par une partie des soviétologues et des spécialistes du nazisme[7]. Enfin selon Saul Friedländer, toute comparaison entre le nazisme d'une part, et le communisme ou le fascisme italien d'autre part se heurte au caractère central de l'antisémitisme dans l'idéologie nazie et à la spécificité de la Shoah dans l'histoire[8].


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  1. François Furet, Le Passé d'une illusion, éditions Librairie Générale Française, 1996, p. 16
  2. François Furet, Le passé d'une illusion : essai sur l'idée communiste au XXe siècle, Paris, Librairie générale française, coll. « Livre de poche » (no 14018), , 824 p. (ISBN 978-2-253-14018-4, OCLC 416223141), p. 19
  3. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Furet Passé P46
  4. Le socialisme quand même, Bataille socialiste
  5. Dans Mémoire et oubli du bolchevisme, discours prononcé à l’Institut de France lors de la séance publique annuelle des cinq académies, le 21 octobre 1997 et dans son livre Le malheur du siècle : communisme, nazisme, Shoah, Paris, Perrin, coll. « Tempus » (no 96), , 165 p. (ISBN 978-2-262-02296-9, OCLC 59353412)
  6. « La comparaison du nazisme et du stalinisme permet donc de préciser un certain nombre de traits communs qui distinguent ces deux régimes d'autres formes d'autoritarisme moderne. La comparaison n'en demeure pas moins superficielle. Pour ce qui est du IIIe Reich, son principal mérite est d'éclairer la singularité du nazisme. », Retour sur le totalitarisme. Le nazisme et le stalinisme dans une perspective comparative, Enzo Traverso, Le Totalitarisme. Le XXe siècle en débat, Seuil, Points, , 928 p., p. 862
  7. Voir par exemple Sheila Fitzpatrick, « New Perspectives on Stalinism », The Russian Review, vol. 45, no 4, octobre 1986, p. 357-373 et la controverse qui a suivi (The Russian Review, octobre 1986 et octobre 1987).
  8. Saul Friedländer, "Le nazisme, fascisme ou totalitarisme ?", Enzo Traverso, Le Totalitarisme. Le XXe siècle en débat, Seuil, Points, , 928 p., p. 801-811.


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